Le marché des Cat Bonds se développe
Le marché des obligations catastrophes est sorti de la crise à fin 2009. La demande des investisseurs, en recherche de diversification de leur portefeuille et de leurs risques, a rencontré l’offre des assureurs et réassureurs.
Les Cat Bonds, ou obligations catastrophes, sont des produits financiers à haut rendement émise par une compagnie d’assurance ou de réassurance pour le cas de survenance d’un sinistre déterminé, tel qu’ouragan, tremblements de terre, raz-de marée. La catastrophe avérée, le détenteur de ce type d’obligation perd tout ou partie des intérêts, voire du nominal.
Les Cat Bonds permettent aux assureurs et réassureurs de réduire leurs risques en en redistribuant une partie à des investisseurs, et à des pays ou entreprises de trouver des capacités plus importantes que celle offertes par le marché traditionnel de l'assurance.
Ces obligations promettent des profits intéressants avec un risque de contrepartie peu important, ainsi que des rendements non corrélés aux actifs traditionnels. Par ailleurs, les probabilités de conjugaison simultanée d’une crise financière et d’une catastrophe naturelle sont (aujourd’hui) moins nombreuses. A fin 2009 le volume du marché des Cat Bonds a été estimé à 3.28 milliards d’USD (CHF 3.38 mia). Le SwissRe Cat Bond Performance Index (en USD) a été de 13.85% en 2009 (contre 2.31% en 2008) alors que l’indice obligataire US présentait un rendement de 8.5% (1).
Ce marché a pris son essor en 1992 suite à l’ouragan Andrew (USA) et s’est développé constamment pour atteindre un volume d’émissions record de 7 milliards d’USD en 2007 (CHF 7.315 mia). A la suite de l’effondrement des marchés et contreparties en automne 2008, il est resté pratiquement inactif jusqu’à la mi-2009 (2).
Aujourd’hui, la mise en place de structures nettement plus transparentes et de termes de garanties plus solides permettent de limiter les risques de contrepartie et de crédit, certaines garanties de swaps étant liés à des obligations d’Etat (ou garanties par l’Etat) ou établissements financiers nationalisés (3). De plus, afin d'être au plus près du risque, les nouveaux modèles utilisés pour évaluer les cat bonds intègrent les paramètres d'évolution climatique, se basant sur l'hypothèse d'un renforcement de l'intensité des ouragans sur les 10 à 20 prochaines années (4).
A noter que la Banque internationale pour la reconstruction et le développement –filiale de la Banque mondiale– a établi une plateforme, Multicat, pour aider les pays émergeants à émettre ce type d’obligations et se couvrir contre les risques d'événements naturels. La plateforme a déjà été testée, notamment par le Mexique, avec une vente de 290 millions d’USD de Cat Bonds (5).
Ceci étant, le marché des Cat Bonds reste extrêmement limité en terme de volume en regard du marché obligataire dans son ensemble, mais il devrait progressivement intégrer la classe des investissements traditionnels en raison des rendements intéressants et du potentiel de diversification du risque qu'il offre (6).
En 2010 ce marché devrait retrouver des volumes plus importants. Le consensus entre les opérateurs du marché (assureurs, réassureurs, courtiers, banquiers et autres spécialistes, dont de l’évaluation des risques), estiment que ce marché représentera un volume compris entre 4 et 5 milliards d’USD.
(1) Sarah Hills, "Swiss Re cat bond index finishes 2009 on all-time high," 14.01.2010,
www.reuters.com
(2) Sarah Hills, "Catastrophe bond market emerges from crisis," 16.10.2009,
www.reuters.com
(3) Christophe Fritsch, Julien Laplante, "Faire face à la tempête avec les obligations catastrophes," Investement Acumen: La revue de recherche d'Axa Investment managers,
www.axa-im-structuredfinance.com
(4) Ibidem.
(5) "Catastrophes naturelles: une nouvelle plateforme d'émission d'obligations pour s'assurer contre les risques naturels", 28.10.2009,
http://web.worldbank.org
(6) Sarah Hills, "Swiss Re cat bond index finishes 2009 on all-time high," 14.01.2010,
www.reuters.com
(7) Sarah Hills, "Catastrophe bond market emerges from crisis," 16.10.2009,
www.reuters.com